mardi 4 août 2009

peau d'âne


Souvenir lointain. Je suis petite, assise au cinéma à côté de ma grand-mère. Il y a un film avec une très belle jeune femme qui tente d'échapper aux desseins amoureux de son père.

Peau d'âne, avec Catherine Deneuve. J'étais trop jeune pour comprendre ce conte dit
"pour enfant".

Une histoire d'inceste en fait. Je l'ai compris plus tard, mais pas suffisamment plus tard. Malheureusement, je n'ai jamais obtenu de robe couleur du temps.

jeudi 9 juillet 2009

Karma ou malediction


L'autre jour j'ai regardé le film, probablement le plus sombre que je n'aie vu de ma vie et peut-être le plus beau.

Un film réalisé par Sydney Lumet,1962: A long day's journey into the night
Adapté d'une pièce de théâtre d'Eugène O'Neil, il s'agit d'un presque huis clos, où les performances d'acteur rivalisent de brio. Katherine Hepburn est sublimissime dans le rôle de la mère d'O'Neil; Mary, junkie à la morphine qui retombe dans l'enfer après chaque désintoxication. Jason Robarts, le frère aîné, alcoolique. Dean Stockweel, en Edmund, le benjamin, écrivain, poète, rongé par la tuberculose.

Tous ces personnage qui s'animent autour d'un père aussi alcoolique, ancien acteur médiocre devenu propriétaire terrien, évoluent en un crescendo parfait, dépouillé.

Le plus déchirant dans tout cela c'est que la pièce est fidèle à la vie d'Eugène O'Neil. Sa mère Mary fut accro à la morphine, son frère aîné mourut détruit par l'alcool à 45 ans.

Eugène O'Neil perdit un fils alcoolique et une fille héroïnomane. Sa fille Oona qui semblait avoir échappé à la malédiction familiale de l'alcoolisme et de la toxicomanie, épousa à 17 ans un Charlie Chaplin âgé de 54 ans. Son père la répudia.

En regardant le film et en m'attardant à la vie d'O'Neil, je me dis encore une fois que la famille est véritablement de lieux de toutes les angoisses et parfois aussi celui de toutes les joies.